Dreva essuya l'argument d'un geste de la main.

"C'est ridicule, je suis d'accord avec toi sur un point. Ta famille est ancienne, ils ont aidé à construire la société sorcière telle que nous la connaissons aujourd'hui, oui, il est tout à fait normal qu'ils aient leur place actuelle. Mais quand il n'y avait pas de rassemblement de sorciers, pas de Ministère, pas de quartier sorcier, avant la promulgation de la loi du Secret quoi, ta famille était une famille sorcière comme un autre, et justement, ils ont gagné leur respectable position parce qu'il ont aidé à bâtir ce monde, ils ont offert leur intelligence et leur capacité et en ont été récompensé, d'où mon raisonnement de place adéquate à ses qualités et ses motivations."

CQFD quoi.

"Hermione Granger aura sa place au Minstère, habitue-toi à cette idée, enfin, sauf si elle meurt avant avec Potter et Weasley dans une de leurs aventures rocambolesques et dangereuses. C'est peut-être une fille de Moldu, c'est certainement une enquiquineuse de première, c'est un vrai rat de bibliothèque mais c'est une fille intelligente. C'est elle le cerveau du trio terrible qu'elle forme avec les deux autres zigotos. Et elle ne manque pas de courage, une vraie Gryffondor pure souche! Elle n'accepteras pas qu'on la cantonne dans une place juste à cause de sa généalogie. Ha par Merlin, faire des compliments sur elle me brûle la langue mais autant être lucide!"

Dreva soupira. Visiblement, l'amour était un concept totalement étranger pour Alarice.

"Tu prends des risques parfois, Alarice? Ce qui est arrivé à ma Mère est un regrettable accident. L'amour, quand il n'est pas brisé par certaines tragédie est une chose qui pousse en avant et qui apporte tant de bonheur que tu es prêts à prendre le risque que cela s'arrête. Je prendrai ce risque si j'avais la chance de rencontrer la personne faite pour moi. Pour te donner moi aussi un exemple à ta portée, rien de péjoratif hein, juste un exemple qui t'intéresse en terme de matière, c'est comme les inventeurs de Potion. Avec tous les calculs, leurs savoirs et leurs prévisions, ils savent qu'il y a un risque, le risque que tout leur explose au nez si la feuille d'une Tentacula réagit mal à la potion. C'est de ça dont je parle... Mais je ne vais pas souhaiter que cela t'arrive puisque visiblement, tu n'en as aucune envie."

Ha ben oui, Dreva est une grande romantique... Elle défend un amour passionnel qui l'effraie.

- Alarice eu un petit "humpf" méprisant à l'évocation de Hermione Granger. A dire vrai, elle ne savait même pas pourquoi elles perdaient leur temps à parler de cette Sang de Bourbe, agacante qui plus est. Et laide... -

Question de point de vue... Mais pour ce qui est des risques... Dans ton exemple, la personne qui créé une potion a une bonne raison de prendre ces risques pour la fabriquer : soit pour son usage personnel soit parce qu'on la lui a commandé, la potion aura une utilité et profitera à celui qui la fabrique. D'une manière ou d'une autre.

- Elle secoua une nouvelle fois la tête. -

Je ne vois pas ce qu'il y a de profitable à tomber amoureuse, perdre la tête pour finalement n'y rien gagner, si ce n'est des caresses et des regards énamourés....

- A l'opposé, Alarice est bassement matérialiste... -

"Et l'amour n'est donc pas profitable pour toi... Tu es si... terre à terre Alarice! Mais je n'insiste plus, tu es hermétique au romantisme c'est pas croyable! Je pourrais certainement te dire des discours enflammés sur le pouvoir de l'amour, encore plus du désir, mais tu ne m'écouteras pas puisque tu as décidé d'avoir un cœur de pierre. J'espère que la chute ne sera pas trop dure le jour où tu tomberas amoureuse Alarice, crois-moi ça arrivera un jour ou l'autre, on est tous fait pareil..."

Alarice était déprimante!
Mais en même temps, Dreva sortait des grandes phrases mais elle ne connaissait rien de l'amour, que ce qu'elle avait vu, ou lu, car même si elle le cachait elle lisait des romans d'amour par chaudron entier!

- Alarice fronca les sourcils. -

Je ne comprends simplement pas comment on peut attacher autant de crédit à une chose qui est surtout relaté dans des livres au même titre que les histoires de Lapina la Babille, ou n'importe quel conte pour enfant ! Cela ressemble à une quête d'absolu qui n'existe en fait pas...

- Elle secoua la tête avec un soupir. -

Pose toi la question de savoir laquelle de nous deux a le plus à perdre : tu crois dur comme fer à cette amour romantique, absolu et désintéressé, et tu rêves de le trouver. Mais si tu ne le trouves jamais, ta déception sera sans doute infinie... En ce qui me concerne, ma conception pratique et non dénuée d'affection du couple me permet plus facilement d'être comblée. Et si effectivement ton amour formidable existe et que je le connais, j'aurais toutes les raisons de m'en réjouir, sans avoir eu besoin de l'attendre et de me mettre martel en tete...

- Elle ouvrit finalement les mains -

Finalement, je crois que tes illusions, tes rêves, comme tu préfères, constituent une faiblesse...

Dreva prit un air véxé.

"Il n'y a pas que dans les livres! Tu regardes autour de toi parfois Alarice?! Déjà à Hogwarts, si tu fais le tri des amourettes d'adolescents, il y a de vraie histoires d'amours, et à l'extérieur aussi, je veux bien admettre que c'est rare dans notre milieu mais tout de même, l'amour n'est pas une légende!"

La jeune femme regarda le ciel sans nuage et vit voler quelques oiseaux. Oui, c'était particulièrement un jour pour croire en l'amour!

"Je n'ai rien à perdre à croire en l'amour, je ne suis pas une midinette, mais je suis persuadée que quelqu'un m'attend, quelque part! [c'est du lourd!] Et mon bonheur sera encore plus grand quand je l'aurai trouvé!"

Dreva fit quelque pas avant d'ajouter.

"Si il se donne la peine de me prouver qu'il est le bon, évidemment, car je ne mettrai pas ma future carrière en péril pour un homme qui n'en vaut pas la peine... Mais puisqu'on parle d'homme, as-tu un cavalier pour le bal?"

[j'aimes bien cte relation qu'on est en train de construire là ^^ ]

- Alarice l'écouta avec attention et finit par sourire, amusée. -

Possible ! Mais j'ignore dans quelle mesure les gens n'embellissement pas ce qu'ils vivent pour susciter l'admiration ou la jalousie... Aussi je préfère en faire l'expérience moi-même si un jour cela m'arrive, vivre ma vie sans l'attendre, et m'en réjouir le cas échéant...

- Pour la question du cavalier, Alarice sembla se détendre, et le sourire qu'elle arborait alors laissait à penser qu'il ne s'agissait pas juste d'un cavalier de passage. Et niait un peu tout ce qu'elle venait de dire ! -

Oui, un des garcons de Serpentard m'a invitée à cette soirée. Tu connais sans doute Aidan...

Dreva haussa les épaules:

"Oui, possible en effet..."

Elle ne poussa pas plus loin. Elles en étaient arrivés au maximum des minuscules concessions qu'elles pouvaient faire chacune de leurs côtés, autant ne pas pousser le bouchon de la bierraubeurre trop loin!

"Bien sûr que je connais Aidan, je l'ai croisé quelque fois"

Elle lança un regard en coin à la jeune fille.
Elles se ressemblaient, au fond. Dreva qui prêchait un amour qu'elle ne connaissait pas et qu'elle ne voulait pas laisser venir n'importe comment, et Alarice qui le dénigrait alors que son coeur avait l'air de battre un peu quand même pour un homme.

"Quant à moi j'y vais seule."

- Alarice lui jeta un regard surpris. Aller au bal sans cavalier était beaucoup moins drôle à son goût. Mais à la réflexion, elle décida que cela cadrait avec les convictions le Dreva : pourquoi irait-elle au bal avec le premier venu alors qu'elle attendait le grand amour [de ses rêves... j'attends l'amour, la douceur et la fièvre... ] -

J'aurais du m'en douter... Mais c'est dommage.

"Dommage?"

Dreva haussa son sourcil gauche en circonflexe.

"Au contraire, ça me laisse toute liberté pour choisir avec qui je veux danser si l'envie m'en prend, plutôt que d'avoir un cavalier baveux collé à mon bras"

Elle un eu rire faible.

"Bien évidemment je n'aurais pas accepté la compagnie d'un étudiant pareil! Sigmund Rolf des Septièmes années de Poufsouffle est venu me demander, ce gros flemmard de première, autant dire que je me suis fait un plaisir de le renvoyer dans sa salle commune près des caves, non mais vraiment, que le ciel me tombe sur la tête le jour où je me promènerai au bras de Rolf!"

Dreva fixa ses yeux vers l'horizon et se rendit compte de l'heure.

"Il va commencer à faire froid, je vais rentrer, en plus, j'ai un énorme devoir de Métamorphose qui m'attends, et je déteste ça!"

Elle fit demi tour et retourna doucement vers l'entrée du château.

- Alarice éclata d'un rire moqueur et méchant. Il était évident pour elle que le Rolf en question n'était absolument pas digne de Dreva, quoiqu'on puisse penser d'elle par ailleurs. -

Comment a-t-il pu imaginer être à même de faire cette demande ?!

- Elle secoua la tête et se calma légèrement. -

Non, à dire vrai, je pensais tout de même que tu aurais pu trouver un cavalier... Cela n'empêche pas de danser avec qui tu le souhaites... Et tu aurais pu être accompagner d'Aleks Harkness, par exemple...

- Alarice lui emboita le pas lorsqu'elle fit demi tour, bien heureuse de retrouver la pénombre de la salle commune de Serpentard. -

J'ai un parchemin à rendre sur les mérites et défauts de la bave de sauterelle dans l'élaboration de la Potion de Clémence.

"Oui, parfois je me demande encore. Mais le pauvre, il était rouge de timidité, et il suait d'angoisse à l'idée de me parler, littéralement, il brillait sous la lumière des bougie, quelle horreur! Il m'a fait de la peine..."

Quelques pas vers les marches.

"... ou pas!"

Elle sursauta à la mention de son condisciple de Gryffondor.

"Avec Harkness? Par Circée non! A-t-on vu plus prétentieux dans le genre joueur de Quidditch arrogant?! Je me fiche qu'il soit de bonne famille, vraiment, c'est le parfait Gryffondor insupportable, il en a tous les défauts!"

Arrivée devant l'entrée, elle rentra à l'ombre du grand hall et fit un sourire teinté de complicité à Alarice.

"Nos chemins se séparent ici, tu as tes Potions, j'ai ma Métamorphose, à plus tard dans les couloirs ou certainement au bal!"

Oui après tout, c'était pas si mal d'avoir quelqu'un avec qui parler de temps en temps!

[Tu clôtures?]

- Décidement, Dreva était déroutante pour une Gryffondor : Harkness était le gendre idéal pour quasiment toutes les familles, sauf les mieux placées de Serpentard peut être. Intéressant, pour le moins... -

Je te l'accorde, il sait se montrer agacant...

- Arrivées dans le hall, Alarice salua Dreva d'un signe de tête. -

Absolument. Le devoir appelle, si l'on peut dire. A plus tard donc.

- Avec un petit sourire en coin, elle remonta le couloir en direction du cachot réaffecté en méditant sur cette discussion. Ce pourrait etre pour le moins intéressant, sinon utile, de développer lien qui s'était noué. Et sans se l'avouer vraiment, elle reconnaissait que c'était aussi bien agréable. -

[THE END !! ]