- Une fois parvenue en plein soleil, Alarice cligna des yeux. Elle était plus habituée à la pénombre de la salle commune de Serpentard et les activités de plein air n'étaient pas particulièrement encouragées dans sa famille. En plus, elle se demandait vraiment quelle mouche l'avait piquée de partager son temps avec Dreva. -

** Allons, elle est de bonne famille, son père est au Magenmagot... Ca pourrait toujours être utile. **

- Elle s'efforca donc d'afficher un sourire enjoué et pas trop hypocrite. Elle n'avait pas l'habitude de partager son temps avec quelqu'un dont elle ignorait la position sur le statut de Sang, ou les relations sorciers-Moldus, aussi avait-elle du mal à engager la conversation. -

Hum... c'est vrai qu'il fait bon... dehors...

Dreva resta quelques seconde à apprécier la chaleur des rayons qui se répercutaient sur sa chevelure rousse qui l'espace d'une seconde donnèrent l'impression de prendre feu.
Elle se retourna vers Alarice et lui sourit.
Elle était quant à elle tellement plus à l'aise à l'air libre qu'enfermée dans ce château austère. Aurait-elle pu y survivre ces 6 années si le parc environnant et la forêt n'avaient pas été si beaux?

"Oui il fait bon... Je ne te vois que très rarement à l'extérieur, la salle commune de Serpentard est si confortable que ça?"

- Alarice semblait carrément empruntée dans le parc. Visiblement, le grand air, ce n'était pas son fort. -

Quoi, être dehors à devoir supporter les enfantillages des premiere année, la suffisance des Serdaigle, regarder le spectacle offert par les Poufsouffle ou encore l'egocentrisme de certains Gryffondor ? Autant de personnes qui en plus ne pensent qu'à chercher les ennuis.

- Elle eut une petite grimace de dégoût. Elle avait eu la correction de ne pas mettre tous les Gryffondor dans le même panier par égard envers Dreva, mais elle n'en pensait pas moins. -

Oui, le plus souvent, nous sommes plus tranquilles dans notre Salle Commune. Et de toute facon, mes parents verraient d'un mauvais oeil que je perde trop de temps à flaner dans le parc. De telles activités ne sont pas dignes de personnes de notre rang, d'après eux.

Dreva fronça le nez quand elle entendit les jugements hatifs et préconçu d'Alarice, mais à quoi pouvait-elle s'attendre d'autre venant de la jeune fille?
Qu'elle change d'avis parce qu'elle-même était une Gryffondor assez peu commune?

"S'il n'y avait que ça, je ne passerai pas autant de temps dehors, en revanche, je sais très bien ignorer tout ça et profiter du reste, la nature, les plantes, les créatures, le ciel... La solitude se trouve facilement à Hogwarts, tu n'es pas obligé de supporter la présence des autres si tu ne le veux pas."

Ce n'était pas une leçon, juste une remarque.
Dreva se pencha pour cueillir une marguerite luminescente au sol qu'elle porta à son nez.

"Je ne vois vraiment pas en quoi se promener dans un Parc serait contraire aux bonnes manières... Après tout, les parcs ont toujours été des lieux de rencontre entre gens de la bonne société non?"

- Alarice maintint son attitude hautaine. -

Oh un VRAI parc, entretenu, bien évidemment. A choisir, d'ailleurs, j'apprécie la cour qui ressemble plus à un lieu de bonne société. Mais cette pelouse immense ?

- Elle secoua la tête -

Non, je me sentirais trop Clabella au Pays des Truies [le célèbre conte pour enfants équivalent à Heidi, bien evidémment ] à... gambader dans ce parc... D'après ma mère, la bonne société se trouve plus souvent dans les salons et dans les lieux d'étude.

Dreva fit la moue, choquée d'entendre qualifié le parc de "pelouse immense" et elle le fit savoir.

"Mais enfin... Le parc n'est pas une pelouse immense! Ce n'est pas un simple jardin en friche, c'est la nature, la nature à l'état sauvage, c'est le magnifique paysage du pays que nous habitons!"

Elle ricana:

"A croire que la bonne société ne sait pas s'amuser alors... Je crois pourtant faire partie de la bonne société, pas la meilleure mais mon Père est Magistrat après tout, mais il ne m'enferme pas dans des salons ou des lieux d'étude, il me laisse faire ma vie tant qu'en société je suis bien élevé et que je tiens ma place!"

Elle se hasarda à une confiance.

"Ce serait d'un ennui de correspondre à l'adage "soit belle et tais-toi". Tu ne t'ennuie pas parfois dans les salons..?"

- Alarice eut un petit rire de gorge. -

M'ennuyer ?!

- Elle secoua la tête en réfléchissant aux séances de torture récurrentes consistant à supporter les critiques de sa grand mère, celles de sa mère en prime, le tout en restant digne et droite. De toute facon, si elle s'aventurait à quitter le salon, c'était pour tomber sur son frère et ses cousins, trop heureux de la faire sortir de ses gonds. -

Bien sur que non ! J'ai passé l'age de jouer dehors. Les dames de bonne éducation restent au salon et s'occupent avec des activités féminines. Elles font de la divination, discutent potion ou arithmancie, et s'occupent des elfes.

Dreva ne put s'empêcher d'éclater de rire en ironisant:

"Et cette vie te convient? Sans vouloir te vexer, Alarice, je ré-emploie le terme d'ennui... Rester enfermer toute la journée pour faire des... activités féminines..."

La jeune femme secoua la tête de dépit et ses cheveux s'emmélèrent un peu dans les courant d'air.
Elle les peigna quelques secondes avec ses doigts pour les remettre en place et passa sa langue sur les lèvres qui s'asséchaient à l'extérieur.

"De divination, quelle horreur... Vous parlez sérieusement des placements de Mars et de Saturne entre vous? Vous regardez le fond de vos tasses de thé en espérant y voir un signe du destin?! Quel destin d'ailleurs, puisque vous êtes destinées à faire tapisserie sur un divan à faire de la broderie et commander des elfes qui savent fort bien faire leur travail seuls..."

Elle savait que c'était risqué de critiquer la vie sociale de l'héritière Demerow mais avoir une vie pareille l'horrifiait profondément, et elle ne pouvait retenir ses mots.

"Sérieusement, je ne souhaite vraiment pas te blesser, et je sais déjà un peu tout cela, pour fréquenter de temps en temps les salons mondains, et je les vois ces femmes, dont le parfait exemple est l'auguste Mère de Drago Malefoy, j'ai nommé Narcisa Black Malefoy (et d'ailleurs, vu les évènements en ce moment, elle doit pas être tranquille)... C'est comme... renoncer à sa vie..."

Oui, Dreva Kovatcheff était une fille, une femme de la bonne société, mais elle avait l'esprit libre et entendait vivre sa vie comme elle le souhaitait, les convenances avaient leurs utilités, certes, mais pas quand elles vous enfermaient!

- Alarice eut un sourire condescendant. Même si elle partageait - un peu - l'opinion de Dreva, juste par principe, elle n'allait pas acquiescer. -

Tout dépend de ce que tu appelles une vie. Pour ma part, imaginer finir ma vie les mains dans le terreau comme Chourave, ou encore parcourir le monde étudier je ne sais quelle créature magique déja tellement connue que ca en devient risible d'imaginer qu'il y a autre chose à savoir... Ou...

- Elle se mit à rire, d'un rire méprisant. -

... passer sa vie à chasser de sois-disant mages noirs comme ces Aurors... dire qu'il y a des femmes assez stupides pour s'y intéresser... Les grandes choses se construisent dans les salons et les bureaux. Pas dans la fiente de dragon...

Touchée!
Elle l'avait cherchée, elle l'avait trouvée, c'était de bonne guerre!

"Chourave... Elle est couverte de boue tout simplement parce qu'elle n'a aucune méthode de travail et aucune pédagogie... On peut très bien faire de la botanique, et de haut niveau, sans se salir à ce point..."

C'était vrai, Pomona Chourave était une petite bonne femme bien sympathique et qui aimait son travail mais elle était ridicule.

"Par contre, contrairement à ce que tu sembles penser, il y a encore beaucoup de créatures magiques à découvrir et dont on doit percer les secrets... Ne crois pas que la liste des "Animaux Fantastiques" soit exhaustive, loin de là. Je n'irai pas jusqu'à prétendre que les créatures qu'invente Loufoca Lovegood sont vraies, mais je suis intimement persuadé que l'on n'a découvert qu'une partie des créatures magiques de notre monde. Tout simplement parce que à toutes les époques, de grands sorciers en créent de merveilleuses, tandis que d'autres beaucoup plus tordus en façonnent des monstrueuses..."

Ce fut au tour de Dreva de ricanner.

"Je suis bien d'accord avec toi sur les Aurors, mettre sa vie en danger pour la gloire et la reconnaissance... Des Potter en puissance. J'en vois souvent en compagnie de mon Père. Prétentieux et fats...
Mais je ne crois pas que seuls des mots puissent construire des choses. C'est bien beau, de décider des grandes lignes et de mettre sur parchemin les choses à faire, à entreprendre. Mais sans personne sur le terrain pour les réaliser ce ne sont que des mots creux..."

Dreva agita sa baguette et en fit sortir des minuscules oiseaux bleus turquoise qui voletèrent autour des jeunes sorcières.

- Alarice continuait à afficher sa petite moue méprisante. Cela dit, la volée d'oiseaux attendrit légèrement son expression. -

Tu vois, même toi tu le reconnais... Je veux bien qu'il faut des gens pour exécuter les décisions. Mais tu m'accorderas qu'actuellement, il y a un laxisme majeure. Si le Pr Chourave est supposée nous enseigner la meilleure facon de pratiquer la botanique, de nous montrer l'exemple en tant que professeure, elle en est un piètre modèle. Etre enseignant, porter sur ses épaules le devoir de guider les futurs sorciers et sorcières qui s'occuperont de diriger le monde ensuite, cela exige l'excellence. Le Pr Rogue en est un excellent exemple. Tout comme...

- Elle prit une profonde inspiration car la suite lui en coûtait. -

... le Pr McGonagall, ou même... le Pr Flitwick. Mais Dumbledore à côté de ces modèles a fait des choix vraiment étrange, comme cette idiote de Trelawney, ou l'autre taré de Lockhart l'année dernière... Quant aux Aurors, effectivement, je ne crois vraiment pas qu'ils soient le meilleur exemple du "bras armé" du Ministère...

Dreva éclata de rire à la mention de Severus Rogue.

"Le Professeur Rogue? Oui, c'est vrai, c'est un excellent professeur, c'est indiscutable, il connait son sujet sut le bout des doigts, mais il est quand même atrocement partial non? Évidemment, venant d'une Serpentard, le compliment ne m'étonne pas... Le Professeur McGonagall, oui, c'est certain qu'elle est très professionnelle et sait de quoi elle parle, elle est Animagus quand même. Enfin, il faudrait peut-être qu'elle se détende de temps en temps..."

Les yeux de la jeune femme se perdirent un instant dans les nuages quand elle se souvint des professeurs déplorables qu'avait cité Alarice.

"Ha Lockart, c'est vrai qu'il a mis de sérieuses lacunes dans l'enseignement de la DFCM, mais ça avait le mérite d'être drôle tellement il était ridicule... Trelawney, je ne sais pas. Elle n'a aucune pédagogie, aucun intérêt, mais je pense que c'est qu'elle surestime ses pouvoirs mystiques et qu'elle n'a aucun contrôle sur son ou ses dons. Enfin, ça ne change pas qu'au final, on apprend rien avec elle, mais franchement, qui a envie de faire sa carrière là-dedans?! A part ces stupides péronnelles Lavandes Borwn et Parvati Patil. Elle la regarde comme un devin. Affligeant..."

Un coup de baguette, et elle envoya les oiseaux vers la forêt interdite où l'enchantement prendrait fin et où ils disparaîtraient en un courant d'air.

"Le Ministère. Avec un pantin comme Fudge à sa tête, Aurors ou pas, je crois que ça ne change pas grand chose..."

Dreva préféra s'arrêter là à la discussion politique. Son Père dépendait quand même du Ministère, elle devait peser ses mots.
Elle choisit un sujet un peu plus libre:

"Et toi Alarice, tu va faire quoi en sortant de Hogwarts? Tu as un métier qui te tente ou... "

Elle avait envie de dire "faire tapisserie" mais elle se tut.

- Alarice haussa les sourcils. -

Pr Rogue ? partial ? Je ne trouve pas...

- Puis elle considéra la question de Dreva. Ce qu'elle ferait en sortant de l'école ? Alarice avait toujours été sure qu'elle serait appelée à oeuvrer avec ses parents. Dans l'ombre, comme toute femme qui se respecte, mais pour le plus grand bien des sorciers. Des vrais sorciers. Mais elle savait aussi qu'il fallait offrir une facade crédible au monde pour ne pas éveiller les soupcons. -

Je n'y ai pas vraiment réfléchi.

- Mais en y pensant bien, elle se rendit compte qu'aucune des femmes de sa famille n'avaient réellement de métier... -

Dreva sourit.
Ca ne l'étonnait pas de la part d'une Serpentard qu'elle ne trouvât aucun défaut à son Directeur de Maison.

"Ca ne m'étonne pas tellement, aucun Serpentard ne trouve à reprocher à Rogue."

Par contre, cela l'étonnai franchement que la jeune femme n'ait jamais pensé à un métier.

"Es-tu sérieuse? Tu n'y a pas réfléchi? Sur quoi t'es-tu basée alors pour choisir les matières que tu suis pour les ASPICs?"

Dreva se tut quelques instants, continuant à marcher. Elle lança un regard peu amène à un seconde année de Gryffondor qui la regardait horrifié.
Se promener avec une Serpentard le choquait tant que ça?

"Dégage le nain..."

Oui, elle pouvait se montrer méchante, surtout quand on l'observait ainsi.

"C'est dingue, on leur a pas appris qu'on dévisageait pas les gens comme ça?"

Elle secoua sa crinière rousse avec consternation. Puis demanda:

"Si tu pouvais choisir, faire ce que tu veux, tu choisirais quoi comme métier? Pas forcément quelque chose qui rapporte beaucoup d'argent, non, quelque chose qui te plairait."

- Alarice lui coula un regard en coin lorsqu'elle rabroua un des élèves de sa maison. Elle même l'avait toisé avec toute la hauteur et le mépris dont elle pouvait être capable, mais qu'une Gryffondor ne fasse pas profil bas en telle circonstance, ca l'étonnait franchement.

Elle ne releva cependant pas plus que cela et haussa les épaules à sa question. -

J'ai pris mes ASPICs en fonction de mes préférences. Quant à choisir mon métier...

- Elle resta silencieuse un long moment. Elle n'y avait vraiment jamais pensé. Elle avait plutôt compté sur son futur mari pour subvenir à ses besoins. L'idée de se réaliser et de se rendre utile ne l'avait jamais effleurée. Elle se mit à penser tout haut. -

J'ai toujours pensé que mon mari ferait de la politique et que je l'aiderais et le conseillerais dans ses campagnes, dans son travail... Préparer les réglements et les lois... Ce genre de choses...

Dreva vit parfaitement le regard que lui lançait Alarice. Oui, elle étonnait souvent dans son caractère et ses manières.
Elle s'intéressa à ses ASPICs:

"Et tu as choisi de suivre quelle matières? Potion je suppose, Enchantements, mais pas Botanique non?"

Discrètement, Dreva regarda Alarice réfléchir sur un éventuel métier. La question semblait la prendre totalement au dépourvu!

"Une parfaite femme de la haute alors! Ne le prend pas mal, je suis parfaitement consciente que bien des hommes ne seraient rien sans une femme à leur côté. Tu sembles intelligente, je ne doutes pas que tu sera parfaite dans ce rôle. Mais tu n'as aucune passion que tu aimerais pousser plus loin qu'un simple passe-temps?"

Puis elle repensa au mot "mari" dans cette phrase et réagit tout haut.

"Par la Grande Circée, tu penses déjà au mariage?"

- Alarice acquiesca. -

Oui, j'ai pris potions, Enchantements et Metamorphose. Arithmancie pour faire plaisir à ma mère...

** ou plutôt pour éviter qu'elle me rabatte les oreilles... **

... Et quand même botanique. Même si je trouve ce cours particulièrement mal enseigné, et que mes parents jugent qu'il n'est pas digne de mon rang d'avoir les mains dans le terreau, j'estime pour ma part que pour bien faire les potions, il faut bien connaitre les ingrédients. Et le meilleur moyen d'avoir les meilleures plantes est de les faire pousser soi-même, ou au moins de savoir comment bien les cultiver...

- Elle secoua la tête, bien consciente qu'à peu de chose prêt, son profil scolaire pourrait la destiner à la carrière d'Auror. -

Si vraiment je devais travailler, j'imagine que ce serait dans un domaine où la confection ou la connaissance des potions... Mais je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à penser au mariage... avoir un mari et une famille est dans l'ordre des choses...

Dreva acquiesça avec force.

"Tu as tout à fait raison, c'est extrêmement flatteur de faire des potions avec ses propres produits. Mais on ne peut s'en prendre qu'à soit après si la qualité des ingrédient ne convient pas! J'aime assez les Potions et j'y suis plutot doué, je regrette cependant qu'on doive utiliser tant de bout d'animaux pour ça..."

Il n'y avait rien de plus drôle en effet de voir l'expression affichée par Dreva quand elle devait manipuler ce genre de chose en cours de Potion. Plusieurs fois elle s'était attiré le mépris du Professeur Rogue qui adorait se moquer d'elle mais elle n'en avait cure.

Elle releva une remarque de la phrase d'Alarice.

"Tous les parents de la haute société pensent comme ça, que c'est dégradant de jardiner? Parce que excuse moi, mais pour quelque uns d'entre eux, ce n'est pas du terreau qu'ils ont sur les mains en effet, mais du sang..."

Non, Dreva n'ignorait pas certaines pratiques de certaines familles de haut rang.
Elle reprit le sujet du mariage, bien moins dangereux!

"Mais tu as 15 ans, c'est trop tôt pour penser à ce genre de choses non? En tout cas moi je n'y pense jamais. Un mari et des enfants, si jeune! - elle eut un faux frisson d'horreur - non, je veux être libre de parcourir le monde avant de m'enterrer dans un coin!"

- Alarice lui coula un regard à la fois surpris et dédaigneux. -

On ne choisit pas les ingredients nécessaires aux potions. S'ils ont des propriétés particulières, ce n'est pas notre faute. Que je sache, en plus, scarabées, tritons ou même dragons ne risquent pas de disparaitre à cause des potions que nous fabriquons. Après tout, nous mangeons bien de la viande... Ce n'est guère différent.

- Elle secoua la tête sur sa réplique suivante. -

Je ne vois pas de quoi tu parles. La terre n'est pas particulièrement propre, elle reste sous les ongles, et un jardinier n'est pas présentable en société... Bien sur que tous les parents pensent ainsi. Il est préférable d'avoir un métier respectable que se contenter de retourner la terre, avec son lot de vers et d'insectes grouillants...

- Ou comment prétendre qu'on est en cristal. -

Le mariage fait partie de la vie. De la vie d'une personne de bonne société et qui connait sa place. Que ce soit dans un sens ou dans l'autre, l'homme et la femme sont complémentaires et le mariage est la reconnaissance de cette nécessité de partager convenablement les taches et les compétences.

Dreva haussa les épaules, indifférente.

"Je sais bien, je sais bien, mais je suis comme ça. J'aime les créatures magiques, il est donc difficile pour moi de manipuler des parties isolé de leur anatomie. Mais je finis par le faire, donc l'honneur est sauf..."

Elle ne voyait pas de quoi elle parlait. Dreva manqua d'éclater de rire. Mais bien sûûûr, et le niffleur il met le chocogrenouille dans le parchemin d'alu!
Bien, autant passer ce sujet, clairement, ce n'était pas avec une Gryffondor qu'une Serpentard allait parlait des pratiques peu recommandables des familles de la haute.
Mais son orgueil prit un sacré coup sur la remarque suivante.

"Je suis tout à fait présentable en société, cela ne m'empêche pas, quand je suis chez mon Père, de jardiner une bonne partie de mon temps libre. C'est vrai que je n'en sors pas propre comme une vélane, mais il y a quelque chose de merveilleux qui s'appelle l'hygiène. Ca m'est arrivé de travailler la terre toute une journée, de me laver et me changer et de suivre mon Père à une réception. Je peux t'assurer si je m'appuie sur le regard des hommes ce soir là que j'étais plus que présentable. Je ne suis pas Loufoca Lovegood à m'accrocher des radis aux oreilles. Et pratiquer la botanique est tout à fait respectable.C'est un métier noble, qui consiste à sublimer la terre que l'on nous a mis à disposition à notre arrivée sur cette planète. En tirer le meilleur possible tout en la respectant."

Dreva souleva son menton d'un air presque hautain.

"Je me demande comment vous feriez, vous, les passionnés de Potion sans avoir des botanistes de talent pour cultiver vos simples et autres plantes nécessaires à la confection de vos filtres..."

Le ton était dur et froid. Dreva détestait que l'on se moque de sa passion.

L'homme et la femme sont complémentaires?! Allait-elle oser lui ouvrir les yeux sur la complexité de l'être humain, sorcier ou Moldu?

"J'estime que je n'ai pas de 'place' dans la société. Certes, j'ai un niveau à respecter car je viens du milieu social élevé, mais il n'y a pas une case avait écrit 'Dreva Kovatcheff' à la plume et où je devrais me rendre sortie de Hogwarts. Ce serait une solution de facilité de se contenter de faire ce qu'on nous dit quand on nous le dit. J'estime avoir assez d'amour propre et de jugement pour éviter ce genre de chose. La place où je serais, je l'aurais choisis moi, parce que je suis intelligente et que j'ai du mérite, parce que je l'aurai voulu et me serait battu pour ça. Pas parce qu'on me l'a gardé au chaud! Je suis libre, voilà tout"

Le teint de Dreva était passé à un rouge soutenu - on était rousse ou on ne l'était pas! - durant son discours.
La liberté chez une femme était une chose essentielle pour elle!
Quant à l'amour...

"La mariage ce n'est pas ça Alarice! Enfin pas à mon sens! Le mariage, c'est la consécration d'un amour réciproque et profond, la preuve que deux personnes veulent finir leur vie ensemble, ce n'est pas qu'un échange de bons procédés ou un contrat entre deux associés. Tu ne prends jamais en compte les sentiments? Tu parles de certaines choses comme mon Père citerai une loi à un procès, comme de quelque chose d'immuable sur lequel tu n'aurais pas de prise, quelque chose de froid et d'administratif!"

Oh et puis zut, allons-y.

"Et puis excuse-moi Alarice, mais l'homme et l'homme peuvent être aussi complémentaires, tout comme la femme et la femme, dans le monde des sorciers, ce n'est pas bien vu, mais c'est une réalité."

- Alarice la regarda de biais avec un sourire ironique. Aaaah... ces gens avec de grands principes... -

Bien sur que nous avons de la chance d'avoir ces gens. Cela revient à ce que je disais sur la complémentarité : il a des sorciers faits pour certaines taches, et des sorciers pour d'autres. C'est ce que j'essayais d'expliquer tout à l'heure, évidemment : on peut être un sorcier de Sang Pur sans appartenir à une famille propre à diriger. Ces Sang Pur là sont sans aucun doute plus fréquentables que ces parvenus de Sang Mêlés...

- Elle secoua la tête, avec une certaine condescendance pour Dreva, bien que cette derniere soit plus agée qu'elle. Elle trouvait que la jeune femme était pétrie d'idées fantasques peu compatibles avec le statut de Sang Pur. -

Oh bien sur, on peut avoir de l'affection, voire de l'amour pour son mari... Mais ce n'est certainement pas ce qui doit prévaloir, à mon sens. C'est le meilleur moyen d'appauvrir sa position et le sang des sorciers... En plus, un mari bien choisi permet d'améliorer grandement sa situation ! Je ne comprends pas cette idée de vouloir à tout prix passer les sentiments avant...

[pfff je chie là...]

Dreva fit un geste de la main impatient. Cela ne servait à rien, Alarice avait trop de "principes" pour comprendre qu'un travail dans un bureau aussi prestigieux soit-il pouvait être moins "noble" qu'un travail plus manuel.

"Le soucis c'est que tu vois la complémentarité, comme tu le dis si bien, dans un rapport dominant/dominé. Alors que je le vois comme une association où les deux acteurs seraient égaux..."

Puis ma jeune femme passa sa main dans ses cheveux roux, tentée de se les arracher de dépit face à une phrase pareille. Elle n'aimait pas jouer l'aîné, elle savait à quel point c'était insupportable de devoir écouter des conseils prétendument plus "avisés", mais elle ne put s'en empêcher:

"Si jeune et déjà si désillusionné. Tu es trop jeune encore pour parler comme ça Alarice. A quoi te servirait-il de vivre puisque le futur que tu te prépares ressemble à cela, puisque tu n'as même plus d'espoir dans l'amour. Dans notre milieu, on ne se sépare pas, et passer le reste de ta vie avec quelqu'un qu'au final tu ne respectes pas, ce n'est pas une vie[1]. Bien sûr on peut donner le change, faire semblant, mais je ne crois pas que cela apaise une vie sans amour..."

A cet instant, Dreva pensait à son Père, jamais consolé de la perte de sa femme, et à son propre chagrin de ne pas avoir eu de Mère.
Une vie sans amour... ce n'est pas une vie! [2]

[voir explication des numéros ici]

- Alarice eut de nouveau une petite grimace dédaigneuse. -

Je te trouve toi bien réductrice. La complémentarité peut être horizontale ou verticale, et cette histoire d'égalité est tout bonnement ridicule. Nous ne sommes PAS égaux. Si tout le monde était égaux, faisait les mêmes taches, vivait aux mêmes endroits... Ca n'aurait strictement aucun intérêt. La complémentarité n'est pas un probleme d'égalité. C'est une question de profit mutuel.
Nous ne cuisinons pas nos repas, à l'école. Ce serait du temps perdu pour nos études. On les fait pour nous. Ceux qui les font, en échange, ont un toit, un endroit où vivre, et mangent aussi. C'est pareil pour tout ! Tu crois que tu aurais le temps de faire ton précieux jardinage ou tes voyages s'il n'y avait personne pour nettoyer ta chambre, laver tes affaires, te conduire où tu veux aller ? Et tu payes pour ces services ! Je crois que si chacun tenait sa place et l'acceptait au lieu de croire qu'il peut devenir quelqu'un d'autre, les choses seraient beaucoup plus simples.

- Elle se redressa de toute sa hauteur. -

Je n'ai qu'un an de moins que toi, alors franchement... ce n'est pas une question d'age. Je ne crois simplement pas qu'il y ait un intérêt à attendre bêtement l'amour pour se marier. Il y a plus important avant. Cela n'empêche pas l'affection entre les époux. De mon point de vue, cet amour que tu encenses autant est simplement très surfait.

Nom de la culotte en grapcorne de Circée! Dans le genre butté, Alarice était une championne!

"Je n'ai jamais dit que tout le monde était égal, c'est ridicule! Il suffit de regarder les Weasley pour ça!"

Ce n'était pas une remarque à vocation cruelle, car elle avait rencontré la famille à plusieurs reprises dans le monde magique et elle avait l'air très unie. Mais on ne pouvait pas cacher leur quasi-misère. Quelle idée de faire autant de gamin! Si c'était pour avoir enfin une fille, bonjour le cadeau quand on voit comment Ginevra Weasley occupait son temps dans la Chambre des Secrets!

"Effectivement, mon Père paye pour les service de ménages et autre, nous refusons de prendre un elfe!"

Oui, ça, Dreva en était fière!

"Cependant, Alarice, je ne suis pas d'accord sur chaque place que tu accordes à chaque personne. Si quelqu'un a l'intelligence et les capacités de s'élever dans la société, qu'il le fasse, et qu'il occupe alors la place qu'il s'est battu pour obtenir. Effectivement, les hauts postes sont en général occupé par des personnes qui viennent de milieux aisé, tout simplement parce qu'ils ont reçu une éducation différente qui les pousse souvent à excellence. Mais ce serait dommage de gâcher les talents des autres sous prétexte de ne rien toucher au mode actuel. Sérieusement, et pourtant je ne l'apprécie pas plus que ça, elle est trop... agaçante, mais tu imagines Granger être simple vendeuse chez Fleury&Bott juste parce qu'elle est fille de moldu? Elle a beaucoup plus de talents que ça, et d'ambition, j'avoue être curieuse de voir jusqu'où elle ira. Non mais honnêtement, chacun a du se battre pour avoir une place quand la société sorcière Britannique s'est développée, il y a bien un moment où les Demerow n'étaient pas ceux qu'ils sont aujourd'hui, et pourtant regarde la position de ta famille maintenant."

Puis Dreva leva les yeux au ciel, dépités de la conception de l'amour de Miss Alarice Demerow.

"C'est parce que tu viens de ton milieu que tu parles de l'amour comme quelque chose de surfait. Je t'assures qu'il n'en est rien..."

Elle se laissa divaguer dans ses souvenirs et confia sans vraiment faire attention:

"Ma Mère est morte quand j'étais bébé, mon Père l'aimait plus que tout, c'est un homme détruit à présent, alors ne sous-estimes jamais le pouvoir de l'amour [Dumbledore powa], car si tu te marries sans cela et que cela te tombe dessus un jour et que la personne en question n'est pas ton mari..."

Dreva secoua la tête en anticipant la situation alors.

- Alarice eut une grimace de dégoût à l'évocation de Granger, l'incarnation de la perversion que représentaient les Né-Moldus, et qui en prime était la reine des enquiquineuses. Même si elle n'avait pas eu de contact trop direct avec la jeune fille, le spécialiste en la matière, Drago, en avait raconté largement assez pour que Alarice se fasse son opinion. Absolument pas influencée ! Pour Alarice, Granger ne méritait effectivement pas mieux que de vendre des livres à Fleury & Bott. Et encore.... -

Je ne pense pas que la respectabilité s'obtienne en une génération. Effectivement, les Demerow ont une position que l'on dit privilégiée, mais parce que notre famille a fait preuve de son excellence et de sa pureté depuis... toujours ! Quand on appartient à l'une des familles qui a forgé le monde des sorciers tel qu'il est aujourd'hui, il est normal d'occuper une place importante dans cette société !

- Playskool présente Alarice, légèrement le melon. Mais légèrement. -

Miss Granger, puisque tu l'as si bien citée, n'a aucun statut dont elle peut se réclamer, puisque ses parents sont des... Moldus... et n'ont pas de place dans notre monde. Aussi serais-je choquée qu'elle obtienne une place importante au Ministère de la Magie [ ]. Ce serait acceptable à mon sens pour ses enfants ou ses petits enfants, au minimum...

- Elle revint ensuite sur l'autre sujet, trouvant particulièrement frappant l'exemple des parents de Dreva. -

Et tu trouves que cela plaide en la faveur de l'amour ?! Si c'est pour finalement se retrouver diminué, je n'en vois strictement pas l'intérêt ! Une union fondée sur le respect et l'intérêt mutuel, éventuellement paré d'une certaine affection me parait beaucoup plus responsable et constructif. Toi qui prône aussi l'accomplissement de tes objectifs propres et de ta vie professionnelle propre, ne trouves-tu pas totalement vain de voir s'effondrer ces objectifs sous prétexte que ce grand amour que tu aurais rencontré t'aurais finalement quittée ?

- Alarice secoua la tête. -

A choisir, je préfère encore me concentrer sur une carrière propre et vivre seule plutôt que chercher ce précieux amour qui ne saurait qu'anéantir ce que j'aurais construit...

[et quand on sait qu'Alarice a été créée pour faire un couple très amoureux, on rigole]