-Eh bien, si c'est un compliment, je t'en remercie...

En fait, elle le remerciait plutôt de lui avoir dit la vérité. Oui, car c'était la vérité, c'est ce que disait la plupart des gens d'elle, et elle ne s'en plaignait pas. C'était même une réaction encourageante pour elle.
Léane n'était pas hypocrite, loin de là. Simplement, elle préservait ses sentiments, préférant rester impassible devant les personnes de son entourage. Pour elle, s'ouvrir un peu trop était comme permettre l'intrusion dans son esprit à n'importe qui.
Mais le plus beau compliment qu'il avait pu lui faire, même inconsciemment, c'était bien celui de l'ouverture d'esprit. Au moins, il le reconnaissait.

Elle eut un énorme sourire, synonyme de toute la joie qu'elle contenait.

-Moi, je trouve que tu es tout simplement... gentil.

*Et c'est un compliment.*

"Je t'en prie. C'est bien la première fois que je lance des fleurs à une Serpentarde."

Il répondit à son sourire, se détendant un peu plus que depuis le début de cette conversation, reprenant son violon pour se mettre à jouer machinalement d'une main avec son archet.

"Tu vois, tu as l'air bien plus chaleureuse et agréable quand tu as cet immense sourire. Tu devrais le faire plus souvent. Sinon..."

Mais il ravala sa petite moquerie amicale en l'entendant à son tour le déclarer gentil. Juste gentil. Une rougeur lui traversa les joues, alors que les mouvements qu'il faisait avec son archet s'égarèrent un peu avant de redevenir mécaniques. Il releva les yeux vers elle, à la fois intrigué et perplexe.

"Je...euh...c'était très...c'était, ce que tu as dit...c'était assez...euh...inattendu. Mais, hum...plaisant. Je...merci."

Il laissa quelques secondes passer en maudissant sa maladresse, puis reprit la parole.

"Ca veut dire que tu cherches à connaître les gens avant de les détester d'office, je suppose. Amy m'a dit que tu aimais bien Velkan, je crois."

La mélodie qu'il avait entamée, au fil des notes, du temps, semblait se perdre au même rythme que les pensées de Léane, juste l'espace d'un instant qui lui suffit pourtant à recevoir tout un tas d'images aux contextes différents, sans signification particulières.
Azazël miaulait et c'est surement son ronronnement régulier qui la fit revenir à la réalité, juste au moment ou les notes s'arrêtaient, où Benedict lui parlait.

*Merci, Azazël..."

-Alors... tant mieux. On peu difficilement répondre à un tel compliment. Merci...

Amusée par son attitude, sa réaction embarrassée, elle laissa échapper un rire. Un autre. Ce soir, elle aurait de quoi écrire. Elle sentait son petit carnet dans sa poche. Oui, Léane écrivait. Depuis toujours, sur le même carnet tordu à la couverture d'un fin cuire noire abîmé, ses pages légèrement jaunies, fermé d'un cordon. Il avait assez de valeur à ses yeux pour qu'elle ne se balade pas souvent avec. La plupart du temps, elle le laissait au fond de sa valise. Il recelait toutes ses pensées, ses points de vue, tout ce qui lui trottait dans la tête. Ce soir, quelques mots seraient certainement destiné à Benedict et à son violon.

-Je l'apprécie, en effet. Sa présence est très... agréable. C'est un garçon intelligent qui à des principes, des idées. Et Amy est attachante, elle à bon fond. Elle me rappelle quand ma première année à Hogwarts.

Un nouveau sourire s'étira sur ses lèvres.

-On peu dire ça, oui... Disons que je suis plus sensée que le sont les trois quarts des Serpentards. Ça me suffit.

"Si j'avais su que les Serpentards riaient autant...d'habitude, il me lancent des sorts. Ou des "va voir chez les elfes de maison si t'y as pas ta place !"

Il eut un autre sourire, s'arrêtant quelques instants de jouer.

"Velkan est un type bien. Je l'aime beaucoup. Cette chère Amy me rappelle ma petite soeur, elle est adorable. Je suppose qu'on était tous comme elle en première année, mais on ne veut pas forcément s'en souvenir..."

Il reprit sa mélodie, tout ignorant du fait que les pensées de Léane allaient peut-être se remettre à vagabonder. Toutefois il continuait à l'observer du coin de l'oeil ; il était assez attentif aux gens à ce niveau, à toujours les regarder et essayer de savoir ce qu'ils allaient dire. Mais dans le cas de la jeune fille, c'était bien plus problématique.

"Alors ça me suffira à moi aussi. Enfin, presque, ça me plaira davantage que tu n'aies pas cet insigne verdâtre ou que tu ne fasses pas partie automatiquement des chouchous de Rogue, que j'admire par ailleurs mais qui a vraiment de sales manies. Mais je trouve ça bien. Que tu remontes le niveau des Verts. Bon, ok, demain tu seras peut-être irrémédiablement corrompue par eux, mais en attendant...cela fait plaisir tout de même que ce n'est pas forcément le mal qui amuse les Serpentards."

-Comme quoi, tout est possible.

Elle revoyait Amy, balançant ses jambes sur la banquette du train écarlate en direction d'Hogwarts, son émerveillement de tout, sa joie de vivre.

-Pourquoi on ne voudrait pas se rappeler d'un bonheur pareil? C'est idiot... Enfin je trouve.

Elle avait remarqué la façon dont Benedict la regardait. Attentif. Il essayait certainement de prévoir ses réactions, ses paroles... C'était presque évident. Mais elle aussi était observatrice.
Pour ce qui était de remonter le niveau des "verts", peut-être. En tout cas elle ne se surestimait pas, elle ne s'estimait pas du tout même.

-Honnêtement, j'en sais trop rien... Ma famille n'était pas la plus saine qui soit...

"Vraiment ? J'ai toujours tendance à me dire chaque année combien j'étais stupide l'année passée. Bon, après, il y avait des belles choses, mais souvent je suis consterné devant l'idiotie de comment j'étais avant. Peut-être que seul moi ait cette impression..."

Cela s'appelait grandir et apprécier davantage la personne qui se formait jour après jouer que celle passée qui forcément, avait changé pour le meilleur (du moins espérait-on). Il eut un regard perplexe envers Léane, alors qu'elle lui répondait qu'elle n'en savait rien.

"Tu ne sais pas ? Laisse-moi te dire que je trouve ça bien, pour ma part. Allez, casse du sucre sur le dos de ta famille si tu veux. Comment elle est ? Que je voie si tu es vraiment une anomalie parmi les Serpentards."

-Non, mais j'ai pour habitude de rectifier ce qui ne me convient pas ou... Ou bien de l'écrire.

Là, je ne vous cache pas qu'elle avait hésiter à le dire. Mais maintenant qu'elle y était, autant parler franchement, ne rien cacher. C'était sa manière d'extérioriser et il fallait avouer que ca marcher pas trop mal et étant donné qu'elle n'était pas de nature violente, disons que c'est plutôt pratique.

*Ah... Épargne moi ce regard... J'en dirais pas plus.*

Elle ne savait pas vraiment si elle avait envie d'en parler, préférant oublier cette partie de la famille. Bon, il était gentil de toute manière, espérons qu'il le reste.

-Hum... La famille de mon père était... disons, des adeptes de la magie noire, clameurs de leur sang et encrés dans leur connerie, c'est aussi simple que ça. Heureusement, mon père et ma tante sont partis, du coup ils sont déshérités, mais je pense que l'arbre généalogique de ma "famille" n'a pas franchement autant de valeur à ses yeux que sa sérénité.

Elle avait décrit sa famille tête baissée, presque honteuse de ses origines puis avait regardé Benedict dans les yeux d'un air gêné.
C'était bien une des seule chose dont elle évitait de parler, même Logan n'en avait jamais entendu autant.

Mais il ne lui épargna ce regard, au contraire, qui devint perplexe avec un brin de curiosité. Ne donnez jamais d'énigme ou de secret à résoudre à Benedict. C'était fichu d'avance, il vous harcelerait jusqu'à ce qu'il réussisse à comprendre.

"L'écrire ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ?"

Il écouta avec attention ce qu'elle disait de sa famille, choses qui ne l'étonnaient guère. Il supposait qu'ils étaient comme ça chez tous les Serpys. Par contre, ce qu'il ne comprenait pas, c'est qu'elle semblait en avoir honte, alors que d'habitude les sorciers étaient à revendiquer haut et fort leurs origines. Son air perplexe s'intensifia, avant de laisser reparaître une expression neutre.

"Au moins ton père et ta tante ont eu du bon sens. Mieux vaut être seul que dans la discorde totale, Platon disait ça, enfin en plus élaboré bien sûr. Et puis c'est bien. Ca t'a mené jusqu'ici. A être plus ouverte face aux autres. C'est déjà pas si mal comme bon sens, je crois. Mais toi, ça ne te gêne pas ? Tu n'auras pas préféré être comme les Malefoy, ou les Parkison ? Etre mise de côté ainsi pour quelque chose que tu n'as pas fait, ça ne plaît pas forcément."

Dans un geste las, elle sortie à contre-cœur son vieux carnet de sa poche, le montrant à Benedict un bref instant, puis elle le rangea aussitôt.
Elle ne tenait pas franchement à lui expliquer le pourquoi du comment, mais elle écrivait pour se sortir de la tête tout ce qu'elle ne pouvait pas rectifier.

- Une façon d'extérioriser.

Pour ce qui était de sa famille, oui, elle en avait honte. Enfin, mise à part pour ses parents et sa tante. Elle était heureuse qu'ils aient fait ce choix que de quitter leur famille.
L'évocation des Malefoy et des Parkinson comme un critère de qualité _pour les Serpentards du moins _ la fit sourire.

- Non, c'est bien la dernière chose que je voudrais, d'ailleurs. Franchement, la différence ne me gêne absolument pas.

Loin d'elle l'idée de ressembler à Drago où à la glousseuse de Pansy. Autant mourir. Sa fierté résidait dans son état d'esprit différent que pour la plupart de ses congénère et elle ne laisserait ses principes de côtés pour rien au monde.

Si sa curiosité fut comblée un instant par la vision du carnet, néanmoins, il fut d'autant plus intrigué par le fait qu'elle ne donnait guère plus d'explications. Si cela était son jardin secret, pourquoi lui avoir montré ? Mais il eut l'esprit de cacher le manque de tact qu'il aurait pu avoir en poussant le bouchon plus loin, se contentant d'hocher la tête.

"C'est toujours mieux que de bizuter les nouveaux ou de balancer des sorts à tous les élèves autres que Verts."

Il eut un large sourire en l'entendant affirmer qu'elle ne voulait vraiment pas ressembler aux Malefoy ou à la Parkinson. Peut-être qu'il n'y avait pas de meilleure parole directe pour contribuer à le faire comprendre que Léane ne se payait pas sa fiole depuis tout à l'heure.

"Vous êtes décidément une sacrée anomalie, mademoiselle Léane. Mais c'est une bonne chose, je dirais. Même si ce n'est pas du goût de tous ceux de ta maison, je suppose. Ils le prennent comment ?"

- Je pense aussi.

Elle était plus qu'heureuse qu'il comprenne ce qu'elle voulait dire, le principe de son carnet et surtout qu'elle n'ait pas besoin d'en révéler plus à ce sujet, qu'elle n'ai pas besoin de lui donner un exemple, parce que, s'il l'avait demandé, elle l'aurait fait. Peut-être parce qu'il était gentil, peut-être parce qu'elle accordait sa confiance un peu trop facilement, peut-être aussi que son but était de le rendre moins méfiant d'elle.
Son sourire lui révéla son contentement par rapport à sa réponse sur le typique Serpentard
Léane aussi, lui en décerna un. Elle était presque contente qu'il la qualifie d'"anomalie".
Depuis toujours, Léane avait gardé les mêmes principes basiques, comme celui de ne pas prendre en compte la maison en tant que critère. Si bien que de, dès sa première année, on était au courant de son état d'esprit. Au début, les quatrième année la taquinait, la bousculait, jusqu'au jour où elle les avait affublé d'un regard aussi glacial que l'atmosphère qui régnait autour d'un Détraqueur.

- J'en suis flattée. Eh bien... Ils ont compris que j'étais pas sur la même longueur d'onde qu'eux. Mais que veux-tu qu'ils fassent? C'est plus facile de persécuter une première année qu'une cinquième année, alors ils me laissent dire et penser ce que je veux. Mais c'est certain qu'ils ne me voient pas d'un bon œil, enfin pour la plupart...

Il était ravi de la voir sourire. Ca, il le dissimulait très bien, mais il était content que ce soit le cas. Cela la rendait moins froide et inaccessible. Et c'était loin d'être une mauvaise chose.

"Oui, je suppose...Maintenant que tu es plus âgée, ils n'ont rien à redire. Mais ça doit les faire chercher n'importe quel moyen de te dénigrer. Ca doit être pesant. Même du côté de Rogue, il ne doit pas voir ça d'un bon oeil. J'espère que malgré tout, tu ne regrettes pas d'être dans cette maison."

Il leva les yeux au ciel, avant de regarder la jeune fille.

"C'est ici qu'on est censés passer les meilleures années de sa vie. Ce serait dommage."

[Eh! Au fait, ton Benedict joue dans "Sherlock Holmes" sur france 4! Je suis fan! Désolé pour le pourrissage d'RP.]

- Rogue ? Il m'ignore tout simplement, il se contente de me noter mes parchemins et mes potions et à côté de ça, s'il ne se contredisait pas en me donnant autant de retenue à moi qu'aux Gryffondor, il le ferait volontier. Pour ce qui est de ma maison, je ne regrette pas. Malgré les horribles personnages qu'on y trouve, j'ai rencontré des gens très bien.

Les plus belles années à Hogwarts? Peut-être, peut-être pas. Pour elle, c'était en journée qu'on comptait ça. Globalement, les années précédentes avaient été affreuses. A l'époque, elle était plus froide et réservée que jamais. Mais cette année-ci se révélait merveilleuse. Elle rencontrait des personnes, comme Benedict, Logan ou Amy. Ses résultats n'avaient jamais été aussi bon et elle était surtout plus heureuse. Rien ne pouvait gâcher sa cinquième année à Hogwarts.

A cette pensée, son visage rayonnait et ce pour la première fois depuis des mois.

[Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah une fan de Sherlock ! Je t'adore ! Hein qu'il est classe mon Benedict en Sherlock ! Hein que Steven Moffat a géré pour cette série! Hein que sa voix rend bien même en français ! Hein qu'il a trop la classe *sbaff* T'auras compris, depuis que j'ai découvert ce monsieur dans ce rôle, je suis une groupie de M. Cumberbatch.^^ Ce n'est pas pour rien que mon perso s'inspire beaucoup de Sherlock. Bon là c'est moi qui pourris tout XD.]

Il respira un bon coup, en venant presque à lâcher son violon. Il se pencha en avant vers elle, son regard devenant perçant.

"Il y a une chose que je n'ai pas dû comprendre dans ta phrase. Toi, passe encore. Mais il y a d'autres gens bien dans cette maison ? C'est devenue une Cour des Miracles ou quoi ?"

Il ravala le sarcasme qui lui venait en voyant soudain le visage de la jeune fille s'illuminer. La voir sourire offrait déjà un sacré contraste. Mais là, la voir rayonner ainsi, comme si toute sa joie de vivre brillait soudain sur son visage, ce n'était plus un contraste, c'était comme si une étoile venait de naître au milieu de l'obscurité la plus sombre, et brillait tellement fort qu'elle en venait à emplir tout le champ de vision. Benedict se serait sûrement moqué de lui-même pour avoir pensé une telle comparaison. Il eut un mince demi-sourire espiègle.

"Est-ce que tu viens de penser à quelque chose qui te rend spécialement joyeuse, ou est-ce que tu es amoureuse ? Ce genre de changement d'expression aussi soudain, je ne l'ai vu que chez très peu de gens..."

[Je l'adore ce Benedict. Et puis il est franchement sexy en Sherlock Holmes! Enfin j'ai des goûts dit atroces à ce sujet, mais je m'en tape. Il est SE-XY. Je déteste ses proches. Et j'approuve tout ce que tu dis.]

- Tout d'abord, oui. Je pourrais te citer que très peu d'exemple, mais il y en a.

Apparemment, l'idée que d'autres personnes de Serpentard puissent être différents du stéréotype vert lui était difficile à assimiler. Au début, il était méfiant de l'attitude étrange de Léane par rapport à ce qu'elle était censée être, maintenant il semblait avoir compris ce qu'elle était, avant d'être une Serpentard. Mais de toute évidence, c'était tout de même assez improbable pour lui, même si elle lui avait prouvé sa sincérité.

- Ensuite... Amoureuse ? Peut-être bien... Mais c'est simplement que je suis heureuse, rien de bien extraordinaire, si ? dit elle en maintenant son expression.

* Je t'aurais fait tout voir aujourd'hui, mon cher Benedict... *

[Non mais j'ai des goûts bizarres aussi, entre Benedict, Alan Rickman, Alain Cuny...je critique pas à ce niveau. Il est SEXY ! La voix, l'attitude, tout ! Faut que je le voie dans d'autres trucs, mais il est...sexy, tu as tout à fait raison. Il claque tout. Pourquoi tu détestes ses proches, par contre ?]

Il posa son violon, avant de mettre ses coudes sur ses genoux pour joindre les mains, incrédule, lui accordant toute son attention.

"Cite-moi ces gens. Ensuite j'irai les enquiquiner rien que pour vérifier si oui ou non, ils ont un bon fonds. J'ai du mal à y croire."

Et c'était le cas. L'exception confirmait la règle, mais quand il y avait trop d'exceptions, alors le proverbe était nul et non avenu. Ils vivaient dans un monde magie, certes, mais trop de miracles à son goût, ce n'était plus de la magie, c'était de la sorcellerie, et dans le mauvais sens. Parmi ces gens-là, il devait y avoir des imposteurs, ce n'était pas possible.

"Et qui se nomme l'heureux élu, si je puis me permettre ? Tant qu'il ne se nomme pas Malefoy," ajouta-t-il avec un clin d'oeil. "Quant à être heureuse...je sais qu'on peut être content, mais heureux, c'est un état d'esprit bien plus différent et durable...et est-ce vraiment le cas chez toi ?"

[Parce qu'ils sont justement ses proches. Je voudrais l'être MERDE!]

- Je sais... Tu as du mal à me croire.

Elle savait parfaitement que, même venant de Léane qu'il avait eu du mal à comprendre, Benedict n'y croyait pas. C'était logique et surtout venant de lui qui, dans le train pour Hogwart, semblait la considérer comme une rival, un serpent au milieu de boursoufs si la comparaison était exacte.

- Alors... Le premier, c'est Logan. Logan Beckett. Tu dois certainement en avoir entendu parler. Le type réputé pour ses bizarreries. Je t'assure que ses opinions sont vraiment intéressantes, différentes des autres. C'est quelqu'un de très bien et ce sur tous les points. Vraiment.

Elle parlait avec une passion qu'elle avait du mal à retenir. Ses yeux pétillaient d'une étrange manière, reflétant son affection pour ce garçon qu'elle trouvait hors du commun.

- Ensuite il y a la jeune Greengrass. Cette fille est tout simplement pure, sentimentalement parlant. Je l'apprécie beaucoup. Comme je te l'ai dit, je n'ai pas vraiment beaucoup d'exemples à te donner. Mais ces personnes rares n'ont rien de venimeux en eux.

L'heureux élu... Devait-elle le lui dire ? Non, ce n'était pas nécessaire. À son expression, on savait très bien ce qu'il y avait comme lien entre elle et Logan et il n'était pas indispensable de le préciser.

- Pour ce qui est d'être heureuse, oui. Je le suis vraiment.

Dit sur le ton de la conviction, comme s'il n'y avait aucun autre mot pouvant décrire son actuel état d'esprit.

[AH oui ! Du coup je les déteste aussi tiens. Je déteste Martin Freeman aussi. Je suis en train de l'écouter faire la lecture de la Métamorphose, là, damned, cette voiiiiiiix...Faut qu'on s'incruste dans sa famille.]

Il eut un sourire moqueur.

"Non, j'ai toujours cru que tous les Serpentards étaient des anges venus du ciel pour nous indiquer le droit chemin dans notre vie. Bien sûr que j'ai du mal à te croire, et je te demande de m'en pardonner. Ce n'est pas facile de s'apercevoir au bout de six ans que finalement, on avait tort."

Il l'écouta avec attention, notant son changement d'attitude lorsqu'elle évoqua Logan. Il plissa les yeux, son sourire devenant un demi-sourire. Un secret en moins, mademoiselle Léane. On ne parlait pas ainsi des gens sans avoir un véritable lien affectif avec eux. S'il connaissait Logan de vue, comme un peu tous les Serpentards, Greengrass, en revanche, avait échappé à son attention, pas de doute.

"Des serpents sans venin...j'espère que vous n'avez pas de mal à vous défendre, tout de même ! Trois. Ca peut aller. C'est raisonnable, sur un nombre assez élevé de Verts."

Il releva la tête à sa dernière phrase, l'observant simplement. Et sa voix, son visage, prouvaient qu'elle ne mentait pas. Difficile de mentir sur un tel sujet. Elle n'avait pas eu d'hésitation.

"J'en suis heureux alors. Ca ne doit pas être simple au milieu des Verts. J'espère que tu continueras à l'être...c'est la meilleure chose qui puisse arriver."

[Martin Freeman... Ce type est énorme. On s'y incrustera quand? Je veux! Je veux!]

Et pourtant... Au moins Benedict avouait qu'il s'était trompé, en partie. Car les Serpentard étaient avant tout des êtres humains et ce malgré tous les défauts qui leur étaient décernés.

- Ils ne sont pas tous des saints non plus...

Ce qui était on ne peut plus vrai. Elle remarqua l'expression sur le visage de Benedict. Il avait tout compris. Heureusement pour elle car Léane se voyait mal se confier à lui, même si elle l'appréciait. Elle se mit à rire, amusée par la situation dans laquelle elle se trouvait.

- Je l'espère aussi... Mais je ne cherche pas la simplicité, comme tu l'as surement remarqué.

En effet, c'était le moins qu'on puisse dire. Léane avait le chic pour se retrouver au milieu de personnes qui n'avaient rien à voir avec elle et voilà maintenant cinq ans qu'elle vivait parmi les personnes les plus égocentriques de l'école. Mais elle ne regrettait plus. Plus depuis qu'elle avait rencontré Logan.
Azazël restait toujours sur ses gardes, fixant discrètement Benedict de ses yeux verts aux éclats jaunes. Léane le caressait doucement dans l'espoir de le calmer. Il n'y avait rien à craindre, rien du tout. C'était quelqu'un de bien, et ça elle l'avait compris depuis la première fois qu'elle l'avait vu.

- Ce n'était pas évident de gagner ta confiance. Tu es compliqué, Benedict.

[Je ne sais pas....quand Martin Freeman sera absent pour jouer Bilbo le Hobbit et laissera Benedict tout seul ? On le feraaaaaaaaa !]

Il eut un mince sourire en l'entendant rire, avant que son attention ne soit fixée sur les mains de la jeune fille qui caressait toujours son chat. Celui-là ne l'aimait pas, a priori....il eut un haussement d'épaules, c'était avec la maîtresse qu'il discutait, pas avec l'animal, après tout.

"J'ai remarqué. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C'est si ennuyeux quand tout est simple, banal...ennuyeux."

Il contint un soupir en entendant sa dernière remarque, la considérant en silence un instant, se demandant quoi lui répondre. Il ne se considérait pas comme quelqu'un de complexe. Il parlait, se moquait, étudiait, faisait des blagues, aussi naturellement qu'il respirait. Il ne voyait rien de très sagace là-dedans.

"Ma confiance...peut-être que je l'accorde un peu facilement, mais vivre sans risques est assez agaçant, quand on y pense. Et je ne suis pas compliqué. Moins que toi qui es difficile à déchiffrer. Ce n'est pas moi qui détonne avec ma maison ! Ou qui est une exception à une quelconque règle."

[Faut que je me prépare mentalement!]

- Et monotone...

L'adjectif le plus approprié finalement, du moins c'est ce que pensait Léane.

Pour ce qui était de faire des exceptions aux règles, si, il en faisait. Très peu de personnes auraient eu confiance en elle, ou du moins auraient accepté de lui accorder la moindre attention. Et ça, c'était déjà une différence qui s'ajoutait à la complexité du personnage. Rien de bien extraordinaire a priori, mais pour elle si.

- Mais qu'est-ce que ça peut faire, de toute manière... Norme ou non, on est bien comme on veut l'être. Mais quand tu parles de risque... Alors tu te considères comme en pleine prise de risque ? Eh bien... Tu as peut-être raison. N'excluons pas les possibilités.

Un faible sourire se dessinait sur son visage, remplacent son expression illuminée d'il y a quelques minutes à peine.

[La même.]

Il hocha la tête, son visage s'éclairant d'un sourire chaleureux, qui n'était pas loin de donner un aspect tout différent à son visage.

"On est comme on veut l'être, le meilleur qui soit pour nous. Je te rejoins complètement ici, mademoiselle la Serpentarde."

Il eut un instant de réflexion. Il avait lancé l'expression prise de risques comme cela, mais n'était-ce pas vrai après tout ? Pour chasser le monotone...Et puis on ne savait jamais à quoi s'attendre avec un Vert, n'est-ce pas ?

"Le simple fait d'être avec quelqu'un donne des risques. On peut aussi bien faire du mal que du bien, sans parfois même s'en apercevoir. C'est dans un sens beau mais aussi...dangereux, tu ne trouves pas ? C'est de cela dont je parle aussi. Je sais que j'ai un point de vue un peu bizarre sur la question."

[David Tennant?]

- Nous avons tous un point de vue étrange du moment que l'on ne rentre pas dans la majorité... Et la majorité se contente de la surface des choses. Voilà le problème.

À vrai dire, elle ne l'avait pas perçu comme ça. C'était une façon de voir les choses comme une autre, mais celle-ci semblait presque plus censée. Peut-être à cause de Benedict lui-même.
Elle réfléchit quelques instants, à peine plus de quelques secondes, puis déclara d'un ton léger :

- En fait... La prise de risque est constante, quand on y pense... J'aime bien cette idée. Les Légilimens doivent trouver la vie bien plate.

Elle n'allait peut-être pas déballer toute sa petite théorie non plus, si bien qu'elle se restreint à un résumé. Elle aurait pu lui dire tout ce qu'elle pensait de la question, toutes ses hypothèses, toutes ses conclusions et croyances, mais justement, rien ne lui indiquait qu'elle serait sa réaction.

[Je ne le connais pas, mais j'avoue être une ignare en matière d'acteurs et actrices.]

"Oui, mais la majorité est stupide. Presque tout le monde l'est. C'est pour cela que le monde est parfois ennuyeux."

Il se frotta la tête, ayant débité cette phrase d'un air presque nonchalant, comme si cela faisait tellement longtemps qu'il avait cet avis que cela lui paraissait tout à fait naturel de le dire ainsi. Il eut un hochement de tête en la voyant parvenir à la conclusion que la vie était une prise de risque permanente.

"Au contraire...je pense qu'ils doivent bien s'en amuser. S'en servir pour manipuler les autres. Parfait rôle pour un Mangemort, par exemple. Ca doit les passionner, je suppose. A leur place, je le serais en tout cas. Quoi de mieux que de pouvoir lire les rêves des autres et leurs émotions ? Cela se rapproche plus que jamais du fait d'être au départ le plus profond de cette personne, en elle-même, à un niveau de vérité immuable que jamais personne n'atteint d'habitude."

[Moi aussi.]

- Stupide... C'est possible...

En réalité, elle n'aurait pas qualifié les gens de "stupide". Il était en effet plus facile de croire ce que l'on avait sous le nez plutôt que de chercher des explications. La majorité des personnes se contentait du superficiel en oubliant le reste, le plus important, le mental. Et il n'y avait rien de plus important à ses yeux que la personnalité d'une personne.

- Peut-être, mais si je le pouvais, si j'en avais les capacités, je ne pense pas que j'en userais... C'est certainement passionnant et je ne nierais pas en avoir envie, mais violer quelque chose comme la pensée est absolument inhumain. De mon point de vue. En excluant les situations du genre "face à Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom", là évidemment, je ne pense pas qu'il y ait à hésiter.

Elle ne savait pas du tout où les mènerait ce sujet, surtout en évoquant Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Rien que ça pouvait changer complètement l'esprit actuel des choses. Cette chose, car s'en était une, pouvait rien qu'en abordant son sujet, rendre des liens conflictuels.