[Dans mes bras. T.T Je viens de voir que Cumberbatch est déjà marié et veut un enfant en plus.]

Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-le-Nom ? Voilà qui était le genre de sujets que Benedict n'abordait qu'avec gravité. Amy l'avait déjà vu quand il avait parlé de Sirius Black dans le train. Il pouvait blaguer sur beaucoup de sujets, mais celui-là, il avait du mal. Avec raison, certainement. Et de ce fait, il redevint sérieux, son sourire disparaissant.

"Tu peux utiliser ce genre de choses pour le bien comme pour le mal. Je détesterais l'idée de violer l'esprit des gens, mais c'est aussi la seule manière que tu aurais pour les voir tels qu'ils sont réellement, et dans les procès par exemple, cela peut éviter bien des erreurs."

Il se leva de sa chaise, faisant quelques pas avant de se retourner vers elle.

"Bien sûr...face au Mal ce n'est pas pareil. Mais j'aimerais pas être dans la tête de Tu-Sais-Qui. Sa noirceur doit te bouffer, sitôt que tu y es engloutie. Peut-être qu'il rend les gens fous ainsi, mieux que n'importe quel sort."

[*se jette dans ses bras* NOOOOON TRAGÉDIE!! *pleure* On peux toujours se replier sur son clone?]

Léane remarqua bien évidemment son changement de comportement. Il ne souriait plus et n'avait plus ce petit éclat qu'il avait eu quelques instants auparavant. Pour lui, ce n'était de toute évidence pas un sujet de plaisanteries.

- Oui, mais est-ce que tu as réellement envie de connaitre la nature exacte d'une personne ? Franchement ? Est-ce que se glisser dans la tête d'un de tes plus fidèle ami ne te fais pas peur ?

Après, à côté de ça, la légilimencie était très utile pour tout ce qui relevait du jugement, c'était indéniable. À cet instant, une question lui traversa l'esprit :

- Mais à ton avis... pourquoi on ne l'utilise pas justement pour les procès ? Surtout pour les grosses affaires ? Il doit bien y avoir une raison à cela, non?

Elle attendit les yeux brillants, plongé dans ceux de Benedict.

[On peut faire en sorte qu'il divorce de sa femme aussi Ou le clone n'est pas une si mauvaise idée...*part pleurer aussi surtout qu'elle a reregardé un épisode de Sherlock hier et va se mettre devant Amazing Grace, film historique où il joue.* Pourquoi les beaux acteurs sont tous pris.]

"Quelle personne ne le voudrait pas ? Qui voudrait ne pas se connaître réellement et revenir à la source même de soi, pour enfin être véritablement ?"

Il eut un sourire gêné, prenant conscience que son avis était assez contestable, mais il le pensait pourtant. Il préféra se rattraper sur la question de Léane. Pourquoi, en effet...Il réfléchit un instant, avant de tenter une réponse, relevant la tête vers le regard brillant de la jeune fille.

"Parce que peut-être avec un regard brillant comme le vôtre à la place du juge suffit à faire avouer à l'accusé, je n'en serais pas surpris...blague mise à part, peut-être à cause des souvenirs qu'on peut modifier, si on ne maîtrise pas assez l'occlumancie, on peut aussi faire des erreurs. Ou bien au nom de la dignité humaine. Ce n'est pas impossible."

[Parce que sinon ils ne seraient pas des acteurs. ]

Benedict avait un avis bien à lui sur la question et elle ne chercha pas à le convaincre, aimant sa manière de réfléchir plus qu'autre chose.
Elle cligna des yeux, refusant d'avoir un "regard brillant" et esquissa un rapide sourire.

- Au nom de la dignité humaine ? Je ne pense pas que ce soit là une priorité du Ministère. Enfin bon... Peut-être, peut-être, peut-être... Je suppose qu'il y a une infinité de réponses...

Léane soupira en pensant à toutes les possibilités à prendre en compte. En effet, il aurait pu s'agir de n'importe quoi, autant chercher un dragée surprise à la citrouille dans un sac de dragées. De plus, il n'y avait pas franchement beaucoup d'intérêt et cette raison lui suffit à laisser le sujet de côté. La fatigue qu'elle avait accumulé tout au long de la semaine se faisait ressentir. Après s'être étirée du mieux qu'elle le pouvait, elle reporta son regard sur le visage de Benedict.

- Tu veux bien jouer quelque chose encore ? S'il te plaît ?

* Façon moldu... *

Il eut un sourire courtois face à la réponse de la jeune fille.

"Je me demande bien pourquoi tu penses que le Ministère ne penserait pas ainsi...n'est-ce pas le fondement d'un démocratie, après tout ?"

Mais visiblement elle n'avait pas l'air d'avoir envie de prolonger le sujet, aussi haussa-t-il les épaules d'un air désinvolte. Il l'observa s'étirer du coin de l'oeil, continuant à réfléchir, avant d'être surpris par la question de la jeune fille. Son visage afficha un autre sourire chaleureux, alors qu'il reprenait le violon et son archet.

"Bien sûr, mademoiselle. Avez-vous un morceau qui vous ferait particulièrement plaisir ? C'est rare qu'on me demande de jouer - c'est aussi rare que j'ai un public, Flitwick n'a pas encore réussi à me convaincre de ce côté-là, que je pourrais en jouer lorsque les élèves de la chorale chantent."

Pour tout dire, Léane ne faisait pas du tout confiance au Ministère de la magie. Tout ce qu'on lisait dans la Gazette du sorcier, les décisions qu'il prenait et le peu d'information qu'elle tenait de ses parents faisaient que le Ministère ne rentrait pas franchement dans son estime. Le fait de mettre des Détraqueurs, êtres les plus infâmes qu'elle connaisse, autour du château constituait pour elle une réaction facile face à la menace de Sirius Black. Pour elle, il était clair que le Ministère de la magie ne cherchait que la facilité et ce même s'il y avait des risques énormes. Oui, car les Détraqueurs ne sont pas aussi dignes de confiance qu'il le laisse croire et ça, c'était plus qu'évident.

- Mais peut-être que tu devrais accepter... Je veux dire, de jouer pour l'école. Enfin, cela ne dépend que de toi et de tes envies... Ce n'est qu'une question sentimentale, je pense.

Elle se réinstalla sur sa chaise de manière plus confortable, Azazël ronronnant sur ses genoux le regard toujours dirigé sur Benedict. Ce chat était décidément incorrigible. Il se méfiait de tout le monde, sauf d'elle. Même ses parents n'étaient pas plus appréciés que lui. Une vraie calamité.

- Comme je te l'ai dit, je ne m'y connais pas du tout en musique... Mais vas-y, choisi, je t'en pris.

Son sourire ne disparaissait pas au fil du temps et on voyait nettement qu'elle était heureuse qu'il n'ai pas refusé de jouer. D'ailleurs, elle n'essayait pas réellement de s'en cacher, ça n'en valait pas la peine.

Pour sa part, il faisait plus ou moins confiance à la Gazette, au Ministère. Ils pouvaient certes dissimuler des choses, mais devaient dans leur intérêt aussi en dévoiler. Contestable ? Léane n'avait pas tort de ce côté-là. Mais Benedict préférait accorder le bénéfice du doute. C'était le ministère, tout de même ! Enfin, justement...
Il eut un rire.

"Je crois que je mourrais de trouille et serais incapable de sortir une seule note ! Peut-être..."

Il se releva, préférant être debout pour jouer, avant de caler le violon contre son menton, esquissant un sourire pour la jeune fille et un clin d'oeil réprobateur au chat.

"Très bien...un nouvel extrait de Bach, alors...si cela peut continuer à te faire sourire...ce sera ma récompense."

Il inspira un instant, se concentrant, prenant sa baguette pour faire voler ses feuilles de partition devant lui, puis saisissant l'archet. Et tout doucement, il se mit à jouer, complètement concentré sur ses gestes et les sons qui en découlaient.

Ce qu'il lui disait était tout simplement et purement gentil. Il faut dire qu'à leur première rencontre, elle ne l'avait pas vu comme un personnage franchement accueillant, mais elle n'avait pas douté une seule seconde qu'il soit animé de méchanceté. Léane avait comme un don pour ce genre de choses. Elle reconnaissait facilement la vraie nature de la personne qui se trouvait en face d'elle et disons que cela lui évitait bien des problèmes.
En réponse, un sourire. Simple peut-être, mais plus appréciable que des remerciements.

Elle restait immobile sur sa chaise, le visage serein, un teint légèrement nacré. Les caresses qu'elle donnait au doux pelage d'Azazël s'étaient figés dès qu'il se mit à jouer. Elle n'esquissa aucun geste, ses yeux verts fixaient intensément les mouvements de Benedict, comme pour les comprendre, les apprendre. Elle poussait tous ses sens à l'extrême, l'ouï étant le plus sollicité et pour cause. Léane ne connaissait pas du tout Bach, mais il était certain que Benedict jouait de son instrument mieux que quiconque au château et jamais elle n'avait entendu pareil musique.
Le visage glacé que la musique et le comportement de Benedict avait fait fondre était claire, agréable. Il en fut toujours ainsi lorsqu'il s'arrêta, elle ne bougea pas, regardant toujours de la même manière les mains de Benedict sur son archet, ne sachant quoi dire à part ...

- Merci.

Le simple sourire de Léane, le simple fait de voir son visage illuminé, le simple "merci", suffisaient à Benedict. Il n'était pas du genre à harceler les gens en ce qui concernait l'amitié ou l'appréciation, pas du genre à leur courir après, à les forcer à l'aimer, ou quoique ce soit dans le genre. C'était pourquoi la façon dont agissait Léane le ravissait, tout simplement. Et voir son air si attentif et si enchanté par la musique qu'il créait était peut-être le plus cadeau qu'on pouvait lui offrir. Il eut un hochement de tête, accompagné d'un sourire chaleureux.

"Je t'en prie. C'est un plaisir."

Et comme il avait bien noté la fascination que semblait avoir la jeune fille pour ses mouvements, il hésita un instant, avant de lui tendre l'archet.

"Peut-être veux-tu essayer quelques notes ? Tu avais l'air si...ensorcelée par ce que je faisais."

Ensorcelée. Dans le contexte c'était un adjectif qui lui convenait plus que bien. La proposition de Benedict la déstabilisait complètement, même si elle faisait de son mieux pour ne pas le montrer et paraitre toujours très calme.
Léane était franchement maladroite et elle en était bien consciente, mais refuser une si belle occasion de tenir cet instrument entre ses mains et d'agrandir un peu plus sa vision sur la musique serait complètement idiot. Le sourire de Benedict lui redonna un peu confiance et elle saisissait l'occasion en même temps qu'elle posait ses doigts fins sur l'archet qu'il lui tendait. Une surface lisse et légèrement chaude du fait que Benedict l'avait tenu il y a encore quelques secondes.

- Je veux bien, c'est gentil.

Un rire clair presque inaudible sorti d'entre ses lèvres. Elle serait certainement bien ridicule à côté de lui, mais il y avait un début à tout et Benedict n'était pas du genre méchant. Elle ne perdait rien à essayer de toute manière, sauf peut-être sa dignité.

- Comment on s'y prend exactement ?

Le "exactement" était essentiel, elle voulait tous savoir, chaque détail, pour faire au mieux.

[Attention, l'ignare en violon se ramène. Ne m'en veux pas.]

"Mais je t'en prie. C'est rare que les gens aiment autant la musique, ou s'y abandonnent en l'écoutant comme tu le fais."

Il la laissa prendre l'archet, avant de lui tendre également ledit violon. Même si elle n'en tirait que des sons stridents, il ne se moquerait pas, cela avait été son cas à lui aussi au début. C'était le cas de tout le monde au début, d'ailleurs. Aussi interpréta-t-il son rire presque inaudible comme de la nervosité, ce qu'il comprenait parfaitement. Il s'approcha d'elle, avant de commencer à mimer les gestes pour lui expliquer.

"Cale d'abord le violon contre ton menton. Ton bras doit être plié de manière à pouvoir supporter le violon assez longtemps. La main qui tient le manche doit être mise de manière à ce que tu puisses pincer les cordes, presque en forme de plume."

Il hésita, faisant un geste pour l'aider à placer ses mains, avant d'ajouter en hésitant.

"Euh....si tu veux que je passe derrière toi pour te montrer comment placer les mains...en soutien, bien sûr..."

[T'inquiète paupiette! (haha) Je peux rien te reprocher à ce sujet. ]

Léane prenait la remarque de Benedict avec joie. Elle était contente qu'il soit si gentil avec elle, surtout par rapport à ses premières réactions.
Elle prit le violon qu'il lui tendait avec soin, espérant ne pas devenir aussi maladroite qu'elle l'était souvent quand elle essayait de nouvelles choses. Suivant ses instructions, l'imitant au mieux, elle plaça le violon sous son menton qui épousait parfaitement les formes de celui-ci, la tête légèrement penchée du côté gauche. Ensuite, elle changea plusieurs fois la position de ses mains autour du manche de l'instrument pour finalement trouver la bonne, celle dans laquelle elle pouvait pincer les cordes aisément.
Bien sûr, elle avait remarqué son hésitation et fit de son mieux pour lui répondre sans le mettre encore plus mal à l'aise.

- Corrige moi s'il le faut, dit elle en un sourire assuré.

[Une nouvelle rime !^^]

Il eut un sourire, rasséréné par sa tentative de le mettre à l'aise.

"Attention au double sens de ta phrase, demoiselle."

Il alla derrière elle, observant la façon dont elle portait le violon et le calait contre son menton : rien à signaler de ce côté-là. Il leva la main pour déplacer très légèrement la sienne, avant de hocher la tête en signe d'approbation. Elle était peut-être un peu maladroite, mais pour le moment elle s'y prenait plutôt bien.

"Bien. Ensuite, tu peux poser l'archet sur les cordes. Le son rendu est différent selon si tu les pinces ou non. Cela va donner des notes stridentes, mais essaye au hasard, pour t'habituer. N'appuie pas sur les cordes. Il faut juste les effleurer avec un tout petit peu de force."

Amusée par la remarque qui venait de lui faire, Léane laissa un sourire s'afficher sur sa mine concentrée.
Apparemment, sa position n'était pas si mal puisqu'il n'eut qu'à corriger celle d'une de ses mains. Satisfaite d'elle ? Oui on pouvait le dire.
Léane, enregistrant les conseils et instructions de Benedict, posa l'archer sur une des cordes et le fit glisser sur cette dernière. La première tentative donnait un plutôt quelque chose d'irrégulier, puis à la deuxième, le son se fit un peu plus net. Malgré tout, cela n'avait rien à voir avec ce que produisait Benedict.
Pinçant ou non, changeant de cordes de nombreuses fois, elle finit par arrêter ses essais, regardant Benedict sans expression particulière, peut-être un peu d'approbation, mais c'est tout.

Intérieurement, Benedict grinça des dents face aux sons rendus par l'archet de Léane, mais ce n'était pas sa faute, bien sûr. On n'apprenait pas à jouer du violon en un jour. Il fallait que la jeune fille s'habitue aux différentes modulations rendues par le violon, pour discerner celles qui pouvaient être utilisées sur tel rythme ou non. Il eut un hochement de tête, la laissant ainsi faire pendant encore plusieurs minutes. Puis il lui fit signe de s'arrêter.

"Bien. Maintenant, tu peux placer ton archet au milieu des cordes. C'est l'endroit habituel pour jouer les mélodies, après tout dépend si tu veux rendre un son plus grave ou aigu, et dans ce cas, tout va dépendre de la position de tes doigts sur les cordes. Si tu les mets ainsi..."

Avec délicatesse, il plaça les doigts de Léane sur les quatre cordes du violon à un endroit précis.

"...Tu vas obtenir la même note mais avec un son différent. Essaie en gardant un doigt placé sur la corde et les autres soulevés, et ainsi de suite. Tu vas t'en rendre compte en faisant glisser l'archet."

Léane était persuadée que Benedict ne trouvais pas ca... fameux. Elle le sentait, elle le voyait. Mais bon, après tout, elle apprenait. Elle sourit après qu'il lui ait fait signe de s'arrêter. Quelle torture cela devait-être quand on était aussi doué que lui l'était...

Le regard flamboyant, contente d'apprendre de nouvelles choses, elle exécutait du mieux qu'elle le pouvait ses consignes et faisait de son mieux pour garder un poignet souple et la position qu'elle tenait depuis le début.
Répétant deux sons alternativement, elle se trouva ce que lui avait dit Benedict, devenu son professeur pour la soirée.

Malgré ses médiocrités, elle était contente d'elle et ne manquerait pas de le remercier après ça.

- Qui te l'a appris ? dit elle en même temps qu'elle changeait l'intensité que ses doigts exerçaient sur les cordes du violon.

Professeur pour la soirée, hum. Benedict ne savait pas s'il était très pédagogue. Mais s'il pouvait apprendre des choses à quelqu'un, ce serait en potions et en violon, pas de doute là-dessus. Il eut un grand sourire en l'entendant tirer deux sons différents avec la même note, hochant la tête d'un air approbateur.

"Qui me l'a appris..."

Il s'interrompit pour déplacer l'archet de la jeune fille pour qu'il glisse plus fortement sur une autre corde, permettant de tirer une autre note avec encore une fois des variations sonores.

"...L'histoire est très classique, tu sais. Mon père est Polonais. Dans son pays, on adore le violon, ou en tout cas dans sa famille on adore cet instrument-là. Il en joue. Il m'a appris à en jouer depuis que je suis tout petit, et il me faisait donner des cours après l'école. Une fois arrivé ici, ça a été plus difficile. Il me fait toujours bosser pendant les vacances, certes, mais Flitwick ne peut pas passer son temps à donner des cours particuliers pour chaque instrument existant dans l'école. En période scolaire, je travaille ça moi-même. C'est moins concluant qu'avant, mais bon. Seul le travail peut payer, n'est-ce pas ? Que ce soit dans ce domaine ou même avec les cours ici."

Continuant l'exercice que Benedict lui avait donné avec beaucoup de concentration. Aussi, elle attendait patiemment qu'il lui réponde, satisfaite de ses faibles performances.

Pour ce qui était de travailler, de s'améliorer jusqu'à atteindre un niveau convenable voir excellent _ selon la matière où le sujet _, Léane était la première. Quand elle aimait quelque chose, elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour atteindre le maximum des compétences possibles. C'est ce qu'elle tentait de faire en défense contre les forces du mal, au niveau des sortilèges et maléfices ainsi qu'en potion.
Le fait qu'elle s'intéresse à tout et n'importe quoi et qu'elle ait une grande ambition ne pouvait que facilité les choses.

- Je pense que travailler seul n'est pas si mal que ça. Tu trouves toi-même tes défauts et les corriges...

"Ou bien tu n'arrives pas à les voir, justement, et c'est bien le problème. C'est pour cela qu'il est bien que les autres nous entourent : sans eux on ne remarquerait pas nombre de choses sur nous-mêmes. De ce point de vue, l'enfer n'est pas forcément les autres."

Il fit une pause dans ses paroles, regardant attentivement les mouvements des mains de Léane, sans rien y recorriger. Puis il eut un nouveau sourire, avant de se détourner d'elle pour s'asseoir sur une chaise en continuant à la regarder, passant une main sur son menton.

"Bien. Maintenant, tu peux peut-être essayer, pendant juste quelques secondes bien sûr, de faire un air que tu connais bien ? Simplement en suivant le rythme que tu as dans ta tête. Les notes seront discordantes bien sûr, mais on devrait le reconnaître."

Oui, de ce côté des choses, Benedict n'avait pas tort. Enfin, Léane, à cause du divorce de ses parents, ne revenait pas chez durant les petites vacances et de ce fait, elle était obligée de se débrouiller seule, vue le nombre d'amie qu'elle comptait au sein de sa maison.

Sous le regard et les conseils de Benedict, elle s'exécuta, cherchant à reproduire un air à la base étrange censé contenir plusieurs notes différentes plus ou moins prolongées. Le soucis, c'est qu'avec un talent pareil, une simple mélodie se transformait en un emmêlement de différents sons qui étaient le plus souvent faux.

Laissant ses bras glisser sur le côté, l'archet à droite et le violon à sa gauche, elle se mit à rire de bon cœur. Un rire clair et fort qui signifiait sa gêne autant que sa joie.

- Excuse moi, mais je ne crois pas pouvoir faire mieux !

Le jeune homme observa avec attention ses mouvements en même temps que son oreille suivait les notes, essayant de reconnaître la mélodie ; mais même si cela lui faisait mal artistiquement parlant d'entendre de la musique torturée, il n'aurait pas dit un mot de reproche à la jeune file. On n'était pas parfait en un jour, ni même en deux ans ! Il hésita un instant en la voyant se mettre à rire, avant d'esquisser un sourire réconfortant. Ce n'était pas son genre de se moquer - pas en tout cas pour faire mal directement.

"Si je te donnais des cours, peut-être ! mais ce n'est pas sûr. Et crois-moi, je ne t'en veux pas de massacrer les artistes ! Au moins tu as mis de la bonne volonté pour essayer, et c'est le début de tout !"

Elle était contente qu'il ne se soit attendu à rien de particulier, qu'il ne se paye pas sa baguette et encore plus lorsqu'il lui sourit.

- En espérant que ce soit un début et pas une fin.

Léane lui tendait son instrument, un sourire large comme on n'en avait pas encore vu sur son visage. La bonne humeur que cette situation pour le moins inattendue lui avait donné se lisait sur son visage comme une formule sur un livre écrit en caractère gras.

- Je ne me serais jamais imaginée tenant un violon. Merci !

Des remerciements profonds, sincères. Ce garçon l'avait étonné, surtout comparé à la première fois qu'ils s'étaient vue. Déjà ce jour-ci elle se doutait qu'elle l'aimerait bien malgré son scepticisme, mais pas à ce point. C'était décidé, elle lui collait désormais l'étiquette "ami" sur son front et pour une fille comme elle, ce n'était pas franchement évident.

"La fin n'arrive que quand on le souhaite, demoiselle Léane. Et la fin est souvent l'apogée - l'apogée d'un être, c'est sa mort.* Mais je te souhaite d'y parvenir avant, c'est toujours mieux !"

En souriant, il se leva pour reprendre l'archet et le violon avec précaution, allant les mettre dans leur étui, à côté de Léane. Cela lui faisait plaisir de voir une telle joie inscrite sur son visage. Ce n'était pas comme si elle avait changé, pourtant, depuis le premier jour en train ; Benedict était trop obstiné à ce moment-là pour voir un quelconque positif chez un Serpentard. Mais là, il avait eu droit à la véritable image de la jeune fille - et pour une Verte, c'était loin d'être déplaisant. Amie, il ne savait pas, mais en tout cas elle n'était nullement la même que toutes les autres filles, et pour Benedict, cela signifiait quelque chose.

"Eh bien, la prochaine fois que tu l'imagineras, viens me le demander, et je te le prêterai avec plaisir. C'est pas grand-chose, tu sais. Juste un peu la prunelle de mes yeux, mais je suis sûr que tu ne veux pas me voir aveugle. Quand on a partagé un moment d'intimité avec quelqu'un, on ne veut pas lui faire du mal. Et foi de Poufsouffle et de proverbe arabe, c'est encore plus vrai quand on a partagé un repas avec ! T'aurais pas faim, par hasard ? Comme ça, j'assurerai mes arrières au cas où."

Pour sa part, Léane ne souhaitait rien à ce sujet. La musique, elle aimait l'écouter, pas la faire, même si la produire serait franchement plus pratique. Elle était habile pour certaine chose et pas pour d'autre, et celle-là, de chose, ne rentrait pas du tout dans ses talents. Malgré tout, elle aurait apprécié recommencer, un de ces jours, d'ailleurs elle fût contente que Benedict lui propose.

En parlant de faim, elle aurait bien mangé un ou deux paquets de Dragée Surprise. Affichant toujours le même sourire, elle lui répondait sur un ton enjoué :

- Oui ! Mais j'ai rien sur moi.

Il eut un air de consternation qui passa très vite, alors qu'il saisissait son sac sur une des chaises de la salle.

"Mais tu oublies que tu as affaire à un Poufsouffle...vous n'avez jamais faim chez vous ?"

Il fouilla dans le sac, eut un air dépité, puis le posa sur une table et le vida d'un geste. Pêle-mêle, on trouvait des livres, un stylo, un carnet pour prendre des notes, une ou deux partitions roulées sur elles-mêmes, puis un sachet de Patacitrouilles, un sachet de Chocogrenouilles, un sachet de Dragées surprises, un paquet de cookies, deux tablettes de chocolat, un paquet pour les problèmes à trois patchs, de la pâte d'amande, une bouteille d'eau, une bouteille de jus de citrouille, et je vous en passais des meilleures et des pas comestibles avec tout ce qui est déjà cité vous allez faire une indigestion.
Il se tourna vers Léane d'un air ravi, faisant un signe pour lui dire de choisir.

"Oui, j'ai jeté un sort au sac, normalement il peut pas contenir tout ça."